24 mai 2006
self-portrait (tuesday) wednesday
Dans ma famille, on a la bougeotte. Le 13 mai 1909, mon arrière grand père a embarqué sur le Holland, avec sa femme et ses 3 enfants, direction l'Argentine. Ma grand-mère avait 16 ans, et elle s'est sentie déracinée toute sa vie, même quand elle est renenue vivre en France, 52 ans plus tard.
Ca c'est le début de son journal de bord, destiné à sa tante Berthe, mais qui n'est apparemment jamais arrivé à sa destinataire puisque nous l'avons retrouvé dans les papiers de ma Grand Mère. Outre la dimension affective, et le véritable déchirement qu'on sent dans ces lignes, c'est aussi une chronique passionnante d'un départ pour l'exil, et de la vie à bord d'un paquebot. Ma grand mère avait une sacrée plume, déjà à 16 ans.
Après elle a fait sa vie en Argentine, mais elle ne voulait épouser qu'un français "qui ait fait la guerre" (de 14). Elle a fini par en dégotter un, la perle des hommes en plus, et ma mère et mon oncle sont nés à Buenos-Aires.
Mais ma mère ne rêvait que de la France. Alors elle s'est débrouillée pour gagner le 1er prix de l'Alliance Française : un voyage d'études d'un an à Paris. C'était en 1955. Elle n'a jamais remis les pieds en Argentine (mais elle explose ses notes de téléphone pour appeler la famille). Elle jure qu'elle est 100 % française et qu'elle n'a rien de sud américain.
Pourquoi alors a-t-il fallu qu'elle fasse sa seule fille (moi) avec un... uruguayen???!!! (A Paris il fallait le trouver!)
Et pourquoi à Noël, au lieu d'écouter les petits chanteurs à la croix de bois ou Tino Rossi écoutait-on
???????????????????????????????????????
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